Ma rencontre avec ce chêne têtard remonte à juin 2011. (C’est fou le retard que j’ai pu accumuler dans la rédaction d’articles). C’est lors de la manifestation « Rendez-vous aux jardins » , motivé par la visite du parc à l’Anglaise constitué de boqueteaux de chênes rouges entourant ce magnifique logis dont les origines remontent au début du XII ème siècle, que je fis par hasard cette découverte.
Et si je dis par hasard c’est que l’arbre ne se situe pas dans le parc mais en bordure d’une prairie à moutons à 300 mètres du château. C’est après la visite du circuit officiel que je demandais à l’accueillant propriétaire M. De Baulny si je pouvais entrer dans cette prairie car il m’avait semblé apercevoir un tronc aux dimensions imposantes en arrivant au logis. Ma demande fut acceptée par cet amoureux de ses arbres d’ornements qui n’avait jamais prêté attention à ce chêne champêtre.
C’est donc sur le chemin du retour après avoir enjambé une clôture et traverser 200 mètres de foins coupés que j’arrivais face à ce colosse. Avec ses 8 mètre de circonférence, c’est presque le jumeau du chêne de Saint-Pardoux. . Deux têtards dont les coupes régulières ont été abandonnées depuis des décennies. La différence tient dans la section du tronc, ovale pour le chêne du Hibou et plutôt rectangulaire pour celui-ci. Ce qui fait que ces arbres possèdent deux faces plus impressionnantes que les deux autres.
En ce début 2011 l’arbre n’atteignait que 7,99 m mais la découverte m’avait vraiment impressionné, comment un tel arbre était resté inconnu jusque-là.
Convaincu du dicton « un arbre peut en cacher un autre » je contactais M. De Baulny pour lui faire part de ma découverte et lui demander l’autorisation d’explorer les 200 hectares de bois et prairie entourant sa propriété. Je n’ai malheureusement pas trouvé plus gros mais fis quand même de belles trouvailles dont un chêne de 6,15 mètre au milieu d’une autre prairie et d’un vieux sénescent de 5,30 m s’appuyant contre une vieille cabane, ou l’inverse, on se pose vraiment la question tant les deux semblent être au bout du rouleau. Près du château un cèdre de l’Atlas au tronc biscornu dont je n’ai pas relevé la circonférence de peur de finir cette belle journée au fond des douves en eau.
Dans les bois la présence d’un alisier torminal d’ 1,60 m et de hêtres de plus de 3,10 mètres et 3,25 mètres pour les plus beaux. Un autre torminal têtard de 1 mètre tout rond et un poirier têtard d’ 1,45m au milieu de haies épaisses soigneusement entretenues et taillées au lamier à dents. Que ça fait plaisir à voir, c’est quand même autre chose que ces haies honteusement fracassées, déchiquetées à l’épareuse débrousailleuse.
Découverte plus que rare sur le département la présence d’une station d’ormes lisses. Nombreux à l’état d’arbrisseaux autour d’une mare mais quelques beaux exemplaire atteignant 1,70 m maximum. M. De Baulny s’était passionné par la découverte de cet essence et avait commencé à repeuplé à partir de semis que j’avais effectué d’ une autre station Deux-Sèvrienne plus importante. Pour ceux qui seraient intéressé le semi est facile à réaliser. Il suffit de poser les samares fraichement récoltées sur du coton humide et de rempoter délicatement quand les germes sont assez longs.
Le parc et les jardins du Logis du Theil peuvent se visiter en période estivale ou lors des journées du patrimoine et des Rendez-vous aux jardins.
Le chêne aperçu sur cette carte postale n’existe plus.
* l'ensemble des relevés date de mars 2012